Roman : Répondre à la nuit (Agnès Ledig)
LECTURE
10/5/20252 min read


Alors qu'on pourrait croire à la simple histoire des gentils défenseurs de la nature face au méchant braconnier, peut être qu'il y aurait de quoi relativiser sur la gravité et la ressemblante cruauté entre tuer un animal pour le plaisir d'un homme ou tuer un être humain pour préserver l'animal de l'homme ?
L'histoire se déroule en pleine nature avec de très belles descriptions riches de détails parfois spécifiques et pointus sur un environnement dépeint comme un trésor à protéger. Ainsi s'installe rapidement une prise de position en faveur des écologistes qui œuvrent pour la préservation de l'équilibre naturel des choses dans une démarche où il est préférable que l'homme se fonde dans son environnement plutôt qu'il ne le façonne selon ses désirs.
Dans quelle mesure l'intervention de l'homme sur la nature la dénature ?
Il y a un débat intéressant sur le rôle des chasseurs qui peut tout aussi bien être profitable à la nature en tant que régulateur d'espèces depuis la disparition des plus grands prédateurs et pour autant avoir besoin d'une réglementation stricte de la pratique en faveur de la protection de certaines espèces en danger.
Qui de l'homme ou de la nature exerce son pouvoir sur l'autre ?
On pourrait dire les deux. L'homme a le pouvoir de façonner son environnement au point qu'il parvient à dérégler une biodiversité en place depuis bien avant son apparition et pour autant il reste vulnérable face à la force de la nature capable de faire chavirer tous ses efforts en un séisme ou encore un ouragan... Ici l'empreinte humaine est vue comme une marque qui abime la nature comme si les hommes ne faisaient pas partis eux même de la nature. Vouloir diaboliser l'impacte des hommes sur leur environnement pour protéger la nature de l'homme, c'est retirer la nature, de l'homme, justement. Chaque élément de la nature y a un impacte à sa manière en y jouant son rôle de vivre en communion avec le reste du vivant . Alors qui détermine à partir de quand notre impacte suit un ordre naturel des choses ou bien s'il déséquilibre le tout ? Et puisque la nature est si puissante, n'est ce pas prétentieux de la part des hommes de prétendre avoir le pouvoir sur elle ? Car quand bien même nous la transformons, personnellement je crois bien qu'elle nous survivra et ne manquera sans doute pas de se réinventer avec ou sans nous.
En partant du principe que l'Homme détériore la nature est ce que ça justifierait de le traiter en nuisible et l'exterminer ?
Ici, il est question de moral. Êtes-vous pour la peine de mort ? Plus subtilement ce que je relève c'est comment souvent on condamne de la même manière ce que l'on jugeait répréhensible. Pensez-vous que la meilleure défense soit l'attaque ?
Je vous laisse en juger par vous même si vous choisissez de lire le roman Répondre à la nuit d'Agnes Ledig paru aux éditions Albin Michel en 2025.